La Fondation Alliances, partenaire de la 11ème édition des Rencontres de Bamako, en soutien à la photographie africaine contemporaine.

L’occident est plus que jamais tourné vers la création contemporaine africaine. On ne peut ignorer la multiplication des manifestations dédiées au continent qui illuminent les zones encore méconnues de l’art venu d’Afrique.

Les Rencontres de Bamako font partie des premières initiatives en soutien à la création africaine et ont inauguré le 2 décembre dernier leur 11ème édition. Fondée en 1994, la manifestation panafricaine confirme sa mission en 2017 avec Afrotopia, une proposition de la commissaire d’exposition Marie-Ann Yemsi. Résolument tournée vers l’avenir, le dispositif curatorial mis en place à cette occasion est le résultat d’une dynamique collaborative et d’un esprit participatif partagé par le comité de conseillers curatoriaux et les artistes sélectionnés.

La parole a été ainsi donnée aux artistes, pour comprendre les mutations du continent et les nouvelles aspirations qu’elles suscitent. Construire un avenir commun est désormais possible grâce à une nouvelle génération de créateurs qui maîtrise plus que jamais le langage de l’image en faveur d’un nouvel imaginaire et d’une possible réalité, celle d’une Afrique « source de solution ». L’exposition panafricaine réunira les projets de quarante artistes ou collectifs d’artistes au sein du Musée National du Mali. Selon Marie-Ann Yemsi, ces propositions retenues sur les trois cent candidatures « convoquent en filigrane une dimension de témoignage critique et engagée sur les problématiques actuelles du continent africain ».

Outre son soutien financier, la Fondation Alliances a pris part à l’édition de 2017 dans le cadre du forum qui a lieu le 5 décembre 2017. Les participants ont échangé sur les enjeux de ce type de manifestations ainsi que sur la nécessité de développer les actions en faveur de la diffusion des arts et de la culture africaine.’’

Athi-Patra Ruga – Miss Azania – Exile is waiting – 2015

Phumzile Khanyile – Plastic Crowns – 2016

Aussi, à l’initiative de Clémentine de la Féronnière, commissaire invitée, le public a pu (re)décourvir l’œuvre de l’un des pionniers de la photographie ghanéenne, James Barnor au Musée du District. La vie selon James Barnor regroupe 70 photographies et des clichés inédits de l’artiste qui qui se consacre aujourd’hui, depuis le Royaume-Uni, à la diffusion de son travail dans un esprit de transmission. L’espace extérieur du Musée National a vibré au son de Remix de l’indépendance, proposée par Justin Davy et qui a apporté quelques notes musicales venues de « l’ère des indépendances » à nos jours. L’exploration de cette « petite histoire », agrémentée à la fois d’archives et de documents contemporains (vinyles, photographies, films …), est une immersion dans la bande-son de tout un continent. The Walther Collection présente l’exposition Espaces déconstruits, mémoires sondées au Musée du District, une sélection d’œuvres de huit photographes nés après les mouvements de libération de l’Afrique des années 60 qui offre une analyse sur les notions d’identité et de souvenir comme outil de réflexion sur l’impact des courants socioculturels, économiques et politiques. La Galerie Médina accueille Afrofuturisme : les transhumains conçoivent une nouvelle vision pour l’Afrique. A travers cette exposition, Azu Nwagbogu nous invite à repenser l’Histoire et nous ouvrir aux possibles futurs. Nathalie Gonthier a investi l’Institut français de Bamako avec La part de l’Autre et questionne les relations entre le continent africain et les diasporas. Le parcours de la biennale a été également enrichi par deux projets spéciaux. Marie – Ann Yemsi propose à travers Performing Afrotopia, d’explorer les liaisons entre les « mouvements des images et les instantanés de la performance et de la danse ». Ciné Photo Mobile imaginé par Anna – Alix Koffi, anime les places publiques de la ville au moyen de projections d’une sélection de travaux présentés durant de la Biennale.

Joana Choumali – Ca va aller … 2016

Le Jury de la 11ème édition des Rencontres de Bamako a également nommé les lauréats des différents Prix décernés lors de la biennale.

  • Le Prix Seydou Keïta – Grand Prix des Rencontres de Bamako a été décerné à Athi-Patra Ruga et son œuvre exubérante et kitsch Miss Azania, Exile Is Waiting, 2015
  • Le Prix de l’Organisation Internationale de la Francophonie a été décerné à Julien Creuzet qui recycle l’imaginaire colonial occidental avec sa vidéo Head-to-Head, Hidden Head, Light, 2017.
  • Avec B as Bouchentouf, un « work in progress » photographique, Fethi Sahraoui a remporté le Prix Léon l’Africain.
  • Le Prix Afrique en créations / Prix du Jury, a récompensé Gabrielle Goliath et sa percutante vidéo Personal Accounts.

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