Né à Tunis en 1985.
Mohamed Amine Abassi s’intéresse très tôt à diverses disciplines artistiques. A l’âge de 14 ans, il s’essaye à la poésie et compose ses premiers vers en s’inspirant des poètes de la diaspora tunisienne. Quatre ans plus tard, il rejoint un groupe de musique de Death Metal en tant que bassiste, avec lequel il donnera une quarantaine de concerts entre 2008 et 2012 à travers la Tunisie. Très sensible à la culture visuelle dont le printemps arabe a révélé l’importance, Abassi intègre en 2012 le Club Photo de Tunis aux côtés de Seif Allah Bouneb et Ibtihel Zaatour. Comme pour chacune de ses aventures artistiques, Mohamed Amine recherche, interroge, rencontre pour explorer l’historique et les possibilités que lui offre le médium photographique. Rapidement, il trouve une résonnance à sa quête créative à travers l’école pictorialiste, à laquelle il emprunte les codes de représentation.
Alors que ses pairs s’appliquent à dépeindre la mutation sociale que connait le pays, Amine choisit de braquer son objectif sur un tout autre champ et se retire du cadre urbain pour se laisser apaiser par les courbes et les reliefs de la campagne tunisienne.
Il passe alors de longs moments à observer l’environnement naturel et ses éléments. Au fil de la journée puis au gré des saisons, il examine leur résistance face au temps. Il se concentre sur des arbres décharnés, crevassés, dégarnis et quasi prêts à céder au poids des épreuves du temps, sans toutefois jamais renoncer. Ses longues retraites font très vite écho à une figure humaine prépondérante dans la vie d’Abassi : sa grand-mère de 87 ans, qui tout en portant physiquement les stigmates du temps, oppose une résistance absolue à la résignation.
A l’instar des autres éditions de La Chambre Claire, l’exposition L’Eloquence des Racines est amenée à voyager et aura comme première escale Tunis, pour permettre à Mohamed Amine de partager sa création avec le public tunisien.