© Philippe Beuf
Historienne de l’art spécialisée en art contemporain et en photographie, Marie Moignard est diplômée d’un Master 2 Recherche en art contemporain de l’Université la Sorbonne (Paris).
Elle est l’auteur du premier livre de référence Une histoire de la photographie marocaine, paru chez Malika éditions (Casablanca).
Installée au Maroc depuis 2013, elle est journaliste et critique d’art pour la revue d’art contemporain Diptyk. De 2013 à 2016, elle a créé et animé les « Tchats Photo » à l’Institut français de Casablanca, un rendez-vous mensuel avec le public autour de la photographie. Elle intervient également en tant qu’expert, comme pour Pierre Bergé & Associés lors de la vente « Photographies Africaines » (23 novembre 2010, Bruxelles), et pour les Etats Généraux de la Culture, présentés par l’association Racines au Ministère de la Culture du Maroc en 2014.
En 2011, elle collabore avec la Fondation Arabe pour l’Image afin de recenser le patrimoine photographique du Maghreb dans le cadre du programme MEPPI (Middle East Photographs Preservation Initiative). Elle donne régulièrement des conférences sur la photographie marocaine, notamment au Musée du Quai Branly (Biennale Photo Quai), à la plateforme pour la création photographique en Méditerranée Le Percolateur à Marseille, ou au MoHO (Moderne Heritage Observatory) à Rabat.
Depuis quatre ans, le prix de La Chambre Claire est un véritable incubateur de talents. Avec beaucoup d’espoir et d’émotion, comme l’on assiste à la naissance d’une plante dont on aurait planté la graine, j’ai vu ses jeunes lauréats d’abord briller comme un diamant brut parmi les candidats toujours plus nombreux à tenter leur chance. Enthousiaste à l’idée de voir éclore un futur talent, j’ai admiré le soin bienveillant et persévérant avec lequel la Fondation Alliances les a accompagnés sur le chemin de leur première exposition personnelle. Comme une naissance, c’est un grand moment, à la fois pour l’artiste et pour tous ceux qui croient en lui. Puis je les ai vus s’épanouir tels des fleurs à la forme, la couleur et au parfum différent. Senteurs enivrantes des photomontages survoltés de Merji, couleurs bariolées pour Fayssal Zaoui qui poursuit aujourd’hui sa carrière de professionnel, parfum de rêve pour Youssef Lahrichi qui a montré ses photos aux Rencontres de Bamako, forme enchevêtrée pour Mohamed Amine Abassi avec ses arbres mélancoliques, fleur rare qu’est l’œuvre protéiforme d’Adil Kourkouni, beauté épineuse au parfum dangereusement entêtant. Quelle sera votre forme, votre couleur, votre parfum ? C’est ce que je brûle de savoir, en découvrant les prochains lauréats de La Chambre Claire.
Marie Moignard